Alors que la seconde expertise commandée par la Mairie confirmait la nécessité d’abattre en urgence 5 des 6 platanes de la place de la Fraternité (contre 4 initialement), une nouvelle expertise menée par Phytoconseil à la demande du collectif de riverains mobilisés pour défendre les platanes vient contredire ces préconisations. Nous tenons ici à saluer l’action du Collectif des Coutures qui a lancé une opération de crowdfunding pour financer cette contre-expertise. Dans ce dossier, comme dans celui de la SNEM, on voit bien la nécessité d’écouter les lanceurs d’alerte et de réaliser des contre-expertises dans un souci de transparence.
Voici ce que nous le disions au Maire lors du conseil municipal du 26 juin dernier:
« Montreuil doit aussi mettre les bouchées doubles sur la végétalisation de l’espace public. Nous vous réinterpellons sur la nécessité d’aller beaucoup plus loin sur le dispositif « Montreuil est notre Jardin » en le transformant en appel à projet de végétalisation illimité dans le temps comme ce qui est fait à Paris avec les permis de végétalisation. L’obstination qu’il y’a eu en début de mandat à goudronner les pieds d’arbre reste incompréhensible alors que nous connaissons les multiples avantages esthétiques et écologiques de leur végétalisation. Nous en demandons donc une nouvelle fois le dégoudronnage immédiat. Le remplacement des nombreux arbres abattus et la plantation massive d’arbres doivent être accélérée pour améliorer la qualité de l’air, réguler les îlots de chaleur et offrir de nouveaux refuges à la biodiversité.
Au sujet de l’abattage d’arbres, voilà des semaines que nous réclamons en vain l’étude phytosanitaire qui justifie l’abattage des platanes de la place de la Fraternité. Nous demandons que l’abattage soit différé tant que ces infos ne nous ont pas été communiquées. L’écologie c’est aussi la transparence. Ces informations nous y avons droit ainsi que nos concitoyens. »
Si la nouvelle étude confirme que les platanes du site subissent des attaques du tigre du platane, Corythucha ciliata et souffrent aussi d’une infection du champignon Massaria platani, l’étude menée par Phytoconseil limite cependant la nécessité d’abattage à un seul arbre. Abattage d’un unique arbre complété par la suppression systématique des branches mortes sur les arbres pour limiter la progression du champignon Massaria et d’une surveillance accrue pour 3 arbres qui pourraient être maintenue pendant une durée d’au moins 5 ans.
Les élus écologistes de notre groupe se réjouissent que la plupart des arbres puissent être conservés et s’étonnent de la disproportion des préconisations d’abattage proposées par les études commandées par la ville. Ils rappellent l’importance de la préservation de la présence végétale en ville, notamment des arbres plus anciens qui sont écologiquement plus intéressants que les jeunes spécimens. Ils demandent que la ville prenne désormais acte des préconisations de cette étude et veille à la préservation des arbres les moins atteints plutôt qu’à leur abattage. L’étude souligne aussi que des coupes mal réalisées ont pu être à l’origine du développement de certaines maladies. Les élus du groupe appellent à ce que des techniques de taille respectueuses des arbres et de leur développement soient mises en place dans la ville.
Le diagnostic par arbre (complet ici)
Platanus n° 1
Ce platane ne présente pas de défaut grave de solidité. L’état mécanique de l’arbre est correct son espérance de maintien peut dépasser les 10 ans.
Recommandations :
– un nettoyage du bois mort sur l’ensemble du houppier reconduit chaque année pour éliminer le plus rapidement possible les branches atteintes par le champignon Massaria platani.
– diagnostic tous les 5 ans
Platane °2
Ce platane présente un défaut de solidité au niveau du collet. L’état mécanique de l’arbre est moyen, son espérance de maintien à long terme est compromise Son maintien pendant 5 ans minimum est possible mais un contrôle dans 3 ans est recommandé.
Recommandations :
– un nettoyage du bois mort sur l’ensemble du houppier reconduit chaque année pour éliminer le plus rapidement possible les branches atteintes par le champignon Massaria platani.
– diagnostic tous les 5 ans
Platane n°3
Ce platane présente des défauts de solidité au niveau du collet, du tronc et du houppier. L’état mécanique de l’arbre est moyen, son espérance de maintien à long terme est compromise. Son maintien pendant 5 ans minimum est possible mais un contrôle dans 3 ans est recommandé.
Recommandations :
– un nettoyage du bois mort sur l’ensemble du houppier reconduit chaque année pour éliminer le plus rapidement possible les branches atteintes par le champignon Massaria platani.
– La réduction sévère de toutes les branches insérées sur la charpentière dégradée.
– un diagnostic tous les 3 ans afin de contrôler l’évolution des défauts.
Platane n°4
Ce platane présente des défauts graves de solidité au niveau du collet, du tronc et du houppier. L’état mécanique de l’arbre est altéré.
Nous recommandons :
– un abattage en urgence si la place est réouverte au public.
– L’abattage doit être différé pour permettre la visite d’un chiroptérologue. Dans ce cas les clôtures seront maintenues.
Platane n°5
Ce platane ne présente pas de défaut grave de solidité. L’état mécanique de l’arbre est correct son espérance de maintien peut dépasser les 10 ans.
Recommandations :
– un nettoyage du bois mort sur l’ensemble du houppier reconduit chaque année pour éliminer le plus rapidement possible les branches atteintes par le champignon Massaria platani.
– diagnostic tous les 5 ans
Platane n°6
Ce platane présente un défaut de solidité au niveau du collet. L’état mécanique de l’arbre est actuellement correct son espérance de maintien peut atteindre les 10 ans.
Une perte de vigueur significative peut apparaître si le champignon Massaria platani se développe à l’ensemble du houppier.
Recommandations :
– un nettoyage du bois mort sur l’ensemble du houppier reconduit chaque année pour éliminer le plus rapidement possible les branches atteintes par le champignon Massaria platani.
– La réduction sévère de toutes les branches insérées sur la charpentière dégradée.
– un diagnostic tous les 3 ans afin de contrôler l’évolution des défauts.