Après 9 mois de surdité à nos nombreuses demandes, la délibération pour la désignation des représentants de la ville de Montreuil à MVE est enfin inscrite à l’ordre du jour du conseil municipal. Il n’était pas suffisant que nous quittions la séance du 3 octobre dernier pour protester contre son absence. Il aura fallu que nous déposions  auprès du Tribunal administratif un recours pour excès de pouvoir, recours que la ville est certaine de perdre et qui pourrait engager sa responsabilité. Il est assez consternant de constater qu’à Montreuil un groupe de la majorité doive en arriver là pour se faire entendre!

Contrairement à ce qui a pu être écrit dans la presse, cette affaire ne résulte absolument pas de chamailleries entre élus écologistes que le maire aurait tardé à trancher. Il s’agit d’un nouvel épisode d’une stratégie que le Maire déploie depuis 2015 afin de diviser pour mieux régner, tout en prétendant unir pour réussir. Cette affaire est un concentré des dysfonctionnements de la gouvernance de la ville que nous dénonçons depuis lors.

Le bon sens aurait voulu qu’à 18 mois de la fin du mandat, le Maire soutienne la reconduction des représentantes en place, d’autant qu’elles ont fait un excellent travail. Rappelons que Claire Compain et Capucine Larzillière ont été dûment désignées à ces postes par le Conseil Municipal en 2014, et que Claire Compain a été réélue présidente de MVE par le CA de l’association à l’unanimité en mars 2018. Au lieu de quoi, parce qu’il n’avait pas de majorité pour faire élire ses nouveaux candidats, et contre l’avis de trois groupe de la majorité, le Maire a refusé d’inscrire la délibération à l’ordre du jour du conseil et a fait directement pression sur la direction de l’association pour que Claire Compain soit empêchée d’exercer ses prérogatives de Présidente. Et il a fait en sorte qu’en l’absence de toute représentation de Montreuil, ce soit une élue d’Est Ensemble qui devienne présidente. Si cette élue est également élue de Montreuil, c’est au titre d’Est Ensemble qu’elle siège dans l’association et elle ne saurait donc y défendre les intérêts de deux collectivités.

Ainsi en raison de manœuvres politiciennes, la ville a renoncé à diriger une agence locale de l’énergie qu’elle a fondée et présidée depuis sa création; elle a renoncé à définir les orientations de cette agence et à contrôler l’utilisation des sommes versées par la ville, c’est-à-dire de l’argent des Montreuillois; elle a déclenché une crise sans précédent qui nuit à l’image et au bon fonctionnement d’une association qui oeuvre pour la transition énergétique auprès d’une quinzaine de collectivités.

Ce que cette affaire révèle, c’est un profond mépris du droit et des personnes, un non-respect des prérogatives du Conseil municipal et du droit de proposition des élus, une ingérence grave dans la vie d’une association, et à une atteinte aux intérêts de la ville de Montreuil.

Un serment du bien public est affiché dans le hall de cette mairie. « Respecter chacune et chacun comme si il il ou elle était de tes proches » « être sincère et droit » être honnête et humble » peut-on y lire. Nous invitons tous les élus qui sont vraiment attachés au bien public à réparer l’injustice qui a été faite aux représentantes que notre assemblée avait désignées en 2014, à défendre les droits du Conseil municipal et à condamner par leur vote des manœuvres qui ne grandissent ni celles qui en bénéficient, ni ceux qui les pratiquent.

Nous proposons donc les candidatures de Claire Compain comme titulaire, et de Capucine Larzillière comme suppléante.

A la suite du vote, le Conseil municipal a finalement désigné Claire Compain pour représenter Montreuil à MVE.