Voici le texte de l’intervention prononcée par Gilles Robel au nom du groupe Ecologie et Citoyenneté d’Est Ensemble au sujet de la décision unilatérale de la ville de Noisy-le-Sec de réadhérer au SEDIF. Résultat du vote : 35 contre, 25 pour et 12 blancs et nuls. Ce vote traduit l’attachement des élus du territoire à la logique de solidarité et à la gestion publique de l’eau. Et sanctionne aussi une ville habituée à ne pas jouer collectif, qui a bloqué l’avancée du tram T1 pendant des années! Les élus de droite ont aussitôt quitté la séance provoquant son ajournement faute de quorum, une attitude peu fair-play.
« M. le Président, chers collègues,
En décembre dernier Est Ensemble a choisi de ne pas réadhérer au SEDIF et de se donner deux ans de réflexion pour étudier le passage à la gestion de l’eau en régie publique. En faisant ce choix, Est Ensemble a opté pour une solution de compromis qui ne ferme aucune porte et ne lèse aucun habitant du territoire, puisque les conditions de distribution et les conditions tarifaires restent inchangées dans l’intervalle.
Cette solution qui n’allait pas de soi témoigne de l’importance que le Président attache à l’eau en tant que bien commun, et nous le remercions de l’avoir choisie.
L’eau n’est en effet pas un bien ordinaire, et la question des conditions de sa production, de sa distribution, de la préservation d’une ressource aussi vitale dépasse à l’évidence les intérêts particuliers d’une commune ou de son maire.
C’est tout le sens et la raison d’être du territoire que nous formons que de permettre aux élus de s’élever au-dessus de leurs intérêts particuliers pour défendre un intérêt commun et agir collectivement. Est Ensemble est plus que la somme des intérêts bien compris des 9 villes qui le composent. Il répond à une logique de mutualisation et de solidarité, dans un esprit très éloigné de l’esprit de clocher, auquel les écologistes sont depuis toujours particulièrement attachés non seulement au niveau local, mais également au niveau européen.
Ce soir nous devons nous prononcer sur la volonté de Noisy-le-Sec de réadhérer unilatéralement au SEDIF. On peine à comprendre en quoi cette réadhésion sert mieux les intérêts des Noiséens que le fait d’approfondir collectivement la réflexion sur le meilleur mode de gestion possible. Faut-il rappeler les multiples condamnations du SEDIF et de son délégataire Véolia pour des coupures d’eau et des réductions de débit illégales qui frappent les plus démunis de nos concitoyens? Faut-il rappeler les coûts liés à la délégation de service public et les dérapages financiers pointés par la Chambre Régionale des Comptes, avec une « rémunération principale » de Veolia multipliée par 3 en 15 ans, ou encore des « frais de siège » injustifiés de 7 millions d’euros par an, tandis que les investissements sont en berne? Faut-il rappeler que les modes de tarification « grande consommation » et « voirie publique » incitent au gaspillage de cette ressource précieuse?
Pour ce qui nous concerne, non seulement cette réadhésion, qui fait fi du travail collectif, envoie une signal politique négatif sur la gestion publique qui est de nature à inquiéter inutilement nos administrés, non seulement elle nous affaiblit face à nos interlocuteurs en nous divisant, mais elle va complexifier les études et peut-être aussi réduire techniquement la possibilité de passer en régie publique pour les villes qui le souhaiteraient.
Pour toutes ces raisons, le groupe Ecologistes et Citoyens votera contre cette décision et appelle tous les élus attachés à l’intérêt territorial à faire de même. »