Texte de l’intervention de Gilles Robel au Conseil de Territoire de Est Ensemble du 19/12/2017, prononcée au nom du groupe Ecologie et Citoyenneté. Ce vote fait suite à l’adoption d’un voeu sur ce sujet emblématique lors du Conseil municipal de septembre.
« M le Président,
Le groupe Ecologie et Citoyenneté se félicite de la non-réadhésion au SEDIF qu’il appelle de ses voeux depuis fort longtemps et vous remercie de votre écoute sur cette question. Nous nous réjouissons que l’ensemble des communes de notre territoire ait apparemment choisi de se donner ce délai de réflexion supplémentaire de 2 ans, contrairement à ce qui passe à Plaine Commune. (NB: Noisy le Sec a annoncé son souhait de réadhérer unilatéralement pendant la séance.)
Ce compromis avec le Président du SEDIF est le résultat d’une exceptionnelle mobilisation de citoyens réunis ou non en collectifs et de centaines d’élus de sensibilités politiques différentes. L’engagement des écologistes sur cette question est particulièrement ancien et semble enfin porter ses fruits. Nous tenons à saluer l’implication de ces différents acteurs.
Toutefois ces 2 années supplémentaires ne doivent pas être une façon de noyer le poisson, sans mauvais jeu de mot.
Il nous faut mettre ce délai à profit dès maintenant pour approfondir les études engagées et examiner les conditions techniques, sanitaires, juridiques et financières de façon à éclairer les élus sur les différents modes de gestion, sans pour autant se laisser enfermer dans ces considérations techniques. Pour nous il ne fait pas de doute que la gestion publique est préférable au mode de gestion qui a prévalu depuis maintenant 1 siècle, la délégation à des multinationales privées.
Rappelons que la gestion publique de l’eau répond à un triple enjeu social, démocratique et environnemental. Social pour garantir à chacun un accès égal à l’eau, quelles que soient ses moyens financiers; démocratique, pour que la gestion soit transparente et que les usagers et les élus exercent un véritable contrôle sur les modes de production et de distribution; environnemental, car il s’agit d’enclencher un cercle vertueux où l’on se soucie très en amont de la qualité de la ressource, ce qui ne peut que nous inciter à privilégier des modes de production agricoles et industriels moins polluants.
L’objectif n’est pas seulement de permettre au final à l’usager de réaliser des économies, mais de s’inspirer de nombreux exemples existants pour mettre en place un mode de gestion plus transparent, plus sobre, plus écologique.
En termes de méthode, il nous paraît indispensable de créer un comité de pilotage incluant des représentants de tous les groupes politiques, voire de profiter de l’occasion pour réactiver notre Conseil de Développement, qui coélaborera le cahier des charges et sera associé à toutes les étapes de la réflexion. Il est nécessaire qu’il comprenne, aux côtés d’élus, des personnalités qualifiées, des associations comme la Coordination Eau Ile de France, des représentants des agents et des usagers.
Le travail devra se faire en synergie avec les 3 territoires qui ont obtenu le sursis, mais aussi avec tous les opérateurs concernés, notamment Eau de Paris.
Une fois les études achevées nous demandons qu’une consultation large de la population de Est Ensemble soit organisée.
Il nous faudra également être très vigilants pour qu’une Métropolisation éventuelle de la compétence Eau ne se traduise pas par la mise en place d’un système encore plus opaque que le mode de gestion actuel.
L’eau est un bien commun et ne doit plus être considéré une source de profit. Nous sommes déterminé-es à faire avancer ces idées, dans l’intérêt de tous. »