Tout d’abord au nom du groupe Alternative écologiste à Montreuil, je tiens à saluer l’accord passé avec l’État pour que l’ancien foyer Bara soit enfin fermé et que ses résidents soient accueillis dans le bâtiment de l’AFPA réquisitionné par la ville. C’est une véritable victoire face à une situation devenue inhumaine et intenable qui vient parachever les actions entreprises depuis 2008 et la signature du protocole par Dominique Voynet et Cécile Duflot en 2013. Nous devons cependant rester vigilants au devenir et au relogement des surnuméraires, ces sans-droits qui ne faisaient pas parti du protocole initial et sont aujourd’hui face au risque de se retrouver à la rue.
Mobilisation des gilets jaunes, mobilisation lycéenne, mobilisation pour le climat et mobilisation quotidienne des opposants au projet de création d’une base de loisir dans la forêt de la Corniche des forts, l’actualité sociale et politique est dense actuellement.
Sur le pouvoir d’achat et la nécessaire lutte contre les inégalités, nous souscrivons aux revendications des Gilets Jaunes. La lutte contre la précarité et contre la spirale inégalitaire doit rester une de nos priorités et nous demandons la mise en place d’une véritable justice fiscale avec notamment le rétablissement de l’ISF.
Nous regrettons toutefois l’abandon de la Taxe carbone, un outil indispensable pour conduire la transition écologique dans un contexte où les émissions de Gaz à effet de serre explosent malgré l’urgence climatique et avec des effets sanitaires désastreux. La fiscalité carbone mériterait d’être réorientée vers les émissions des entreprises les plus polluantes et vers le fioul et le kérosène par exemple. Le moratoire sur la taxe carbone ne répond absolument pas à l’urgence du moment car comme le rappelait, la semaine dernière, David Cormand, le secrétaire national des écologistes, il ne peut y avoir de moratoire sur le réchauffement climatique. L’état d’urgence climatique doit aller de pair avec l’état d’urgence social
Car à ceux qui tenteraient d’opposer transition écologique et politique sociale nous opposons que non seulement les deux luttes sont imbriquées entre-elle, mais surtout que le projet politique écologiste apporte de nombreuses réponses pour une plus grande justice sociale. Notre position est que chaque euro récolté par la fiscalité doit être réinvesti dans la transition écologique. Financer la transition énergétique et la lutte contre la précarité énergétique permettra par exemple de créer de l’emploi durable, non délocalisable tout en allégeant les factures des ménages. Plus que jamais nous avons besoin d’une convergence des buts écologistes et sociaux et c’est un état de fait que nos jeunes générations ont déjà intégré puisque la mobilisation des lycéens est à la fois portée par l’opposition à la réforme du baccalauréat mais aussi par des revendications sociales et écologiques. A ce titre les élu-es du groupe dénoncent les cas de répression violente de la mobilisation lycéenne survenus à Mantes-la-Jolie par exemple.
Les manifestants n’auront finalement récolté lundi soir que mépris et silence : aucune annonce pour la jeunesse, rien sur la transition écologique, pas plus qu’une mise à contribution des plus riches qui sont aussi les plus pollueurs mais en revanche des propos plus qu’ambigus sur l’immigration !
Sur la Corniche des forts, un autre sujet qui mobilise nombre d’habitants de notre territoire, notre groupe se félicite qu’un vœu demandant la suspension des travaux et l’ouverture d’une large concertation soit présenté ce soir même s’il s’agit d’un vœu de compromis que nous trouvons timide face aux enjeux.
Car ne soyons pas dupe face à la campagne de greenwashing mené par la droite régionale. Le projet de base de loisir n’a rien de la promenade écologique décrite dans les documents de communication. La réalité est que le chantier a déjà entraîné la destruction de plus de 655 arbres sur le site. Pour nous, détruire une partie de la forêt pour faire de l’écopâturage et mettre des agrès, ce n’est pas de l’écologie sociale comme certain promoteur du projet tentent de le faire croire. Les habitants des cités alentours ont besoin d’un air dépollué et d’un air rafraîchi, ce que permet naturellement une forêt. Planter de jeunes arbres et des arbustes pour remplacer des arbres de 40m de haut est un marché de dupes. Planter en compensation des arbres à plus de 20km de la Corniche est aussi inefficace qu’inutile pour notre territoire.
Ici comme au sujet du projet EIF à Montreuil, nous refusons de nous laisser enfermer dans de fausses alternatives du type « c’est tout ou rien ». Les opposants au projet ne sont pas opposés à tout projet ni à tout accès du public. Ils demandent juste que l’accès se fasse ailleurs et autrement, et que les techniques choisies offrent plus de garanties de préservation de l’environnement.
Rappelons à ce propos que les grands principes du projet alternatif existent déjà : c’est celui qui a été présenté à l’automne 2014 par les élus écologistes. Tout y est : la préservation complète de la forêt ; des techniques de comblement plus respectueuses de l’environnement ; l’ensemble des aménagements réalisés sur les seules franges déjà impactées du site (comme les 4 hectares où sont entreposés les sablons, ou l’hectare de l’ancienne usine d’exploitation des carrières, sous laquelle se trouvent d’ailleurs les vestiges des occupations du XIXe et la rue pavée de l’époque), ceci en mettant en valeur les parcs existants (aux Lilas, à Pantin comme à Romainville)…
Si Rien ne permettra de remplacer les 600 arbres matures qui ont déjà été abattus Il est encore possible de réorienter une partie du projet.
Pour finir, notre groupe déplore une nouvelle fois l’absence du rapport intégral d’activité du fonds de dotation Montreuil Solidaire de l’ordre du jour du Conseil Municipal. Ce rapport d’activité pour l’année 2017 aurait dû être présenté au conseil municipal de juin, il ne l’a pas été contrairement à ce qui avait été promis par le Maire et contrairement à ce que précisent les statuts.
La position de notre groupe n’a pas changé. Nous ne comprenons pas qu’un tel fonds fonctionne de cette manière et jugeons anormal de devoir entériner a posteriori des choix de financement. Nous demandons que les droits d’information et de contrôle des élus que nous sommes soient respectés et que la transparence la plus entière soit faite.
Nous demandons que les rapports complets d’activité du fonds de dotation des années 2016 et 2017 nous soient présentés le plus vite possible.