Le tram T1 enfin sur les rails, mais il doit arriver à destination!
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Le conseil départemental de Seine-Saint-Denis,  a adopté hier matin, le 18 octobre, le protocole d’engagement financier du projet de prolongement du tramway T1 à l’est, qui devra également être signé par l’État, le Conseil régional et le Conseil général du Val-de-Marne dans les prochaines semaines. 

Ce protocole s’est fait attendre, puisque la signature aurait dû intervenir après l’adoption de la déclaration publique du projet, adoptée en février 2014. Il aura donc fallu presque 5 ans pour qu’enfin, le projet entre vraiment dans une phase de réalisation.

Ce retard inadmissible, nous le devons au maire de Noisy-le-Sec qui a obtenu un gel du projet et de nouvelles études lui permettant d’adapter le projet à ses désirs, malgré la Déclaration d’utilité publique. 
Pourtant, l’avant-projet technique avait été travaillé par les villes avec la RATP et tout était prêt à partir en 2014.

Ce blocage du dossier par Noisy, malgré la mobilisation importante des villes, de leurs habitants et des départements de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, a conduit à perdre un temps précieux et à permis à la région nouvellement élue de revenir sur son engagement et de signer un avenant en diminuant le montant du financement consacré au T1. Ainsi, alors qu’en 2015 la Région a signé avec L’État le contrat de plan état région qui réservait 400 millions pour le T1 , dans l’avenant de 2017, ce montant est tombé à 300 millions… pour un coût total du projet qui vient d’être réactualisé à 500 millions, sans qu’on sache exactement sur quoi portent les surcoûts (un cadeau à Noisy ?). 

En conséquence, le protocole adopté ce matin  prévoit , pragmatiquement de financer une première tranche de travaux pour le montant inscrit au Contrat de Plan Etat Région. Cela permettra de démarrer, dès 2019, la prolongation du tram entre Noisy et Montreuil, jusqu’au Site de Maintenance et de Remisage, au niveau de l’échangeur de l’A186 débouchant sur la rue de Rosny. 

D’ici là, les partenaires s’engagent à inscrire dans le futur contrat de plan les crédits nécessaires  pour financer la prolongation des travaux des Ruffins jusqu’à Val de Fontenay. 

Cette solution évite le pire : l’abandon pur et simple d’un projet pour lequel de nombreux habitants commençaient vraiment à perdre l’espoir qu’il soit un jour réalisé et nous nous en réjouissons.
Mais nous ne pouvons qu’être inquiet sur la méthode car la solution en deux tranches qui a été retenue fragilise le trajet jusqu’à Fontenay, s’en remettant à des financements possibles, mais en rien certains, dans un contrat de plan ultérieur. 

Certes, le protocole fait bien référence au projet global, mais le séquencement en deux tranches n’est pas rassurant. Il est déjà arrivé, pour d’autres lignes qu’à l’issue d’une première tranche, il n’y ait pas de décision politique et financière de terminer le trajet… Et sur ce dossier, nous avons des raisons d’être échaudés…

De plus, cette solution coupe à nouveau notre ville en deux et une partie des Montreuillois, comme les Fontenaysiens, ne seront pas desservis en 2023, date de mise en service de la première tranche. Une prolongation jusqu’aux Ruffins aurait au moins permis d’engager plus rapidement la desserte de ce quartier, qui attend depuis trop longtemps ce tramway pour se désenclaver. Nous espérons qu’un avenant pourra vite être adopté pour inclure la station des Ruffins dans cette première phase et souhaitons travailler à cette solution avec le département dans les meilleurs délais.    

Il est important d’obtenir des à présent des garanties de tous les partenaires sur une clé de répartition pour que le tram soit financé jusqu’au bout et connecté à Val-de-Fontenay, sans attendre 2021 et nous continuerons à nous mobiliser dans ce sens