Mise en place d’une zone à faible émission (ZFE) à Montreuil: une avancée pour lutter contre la pollution de l’air
Partager

Les élu-e-s du groupe Alternative Écologiste à Montreuil – EELV soutiennent la mise en place d’une zone à faible émission (ZFE) à Montreuil et sur l’ensemble du territoire de la Métropole du Grand Paris situé au sein du périmètre de l’A86.

Afin de lutter contre la pollution de l’air, la Métropole du Grand Paris (MGP) s’est engagée à l’automne dernier à mettre en place en partenariat avec les communes une zone à faible émission (ZFE) couvrant son territoire à l’intérieur du périmètre de l’A86. Elle s’inspire de celles déjà mises en place dans d’autres villes en Europe et en France comme à Paris et à Grenoble.

La ZFE prévoit des restrictions de circulation pour les véhicules les plus polluants. Dès juillet 2019, les véhicules à vignette « Crit’Air 5 » ne seront plus autorisés à la circulation dans ce périmètre. Cette interdiction s’étendra ensuite progressivement aux véhicules Crit’Air 4 en juillet 2021, aux véhicules Crit’Air 3, en juillet 2022, aux véhicules Crit’Air 2 en juillet 2024 pour concerner l’ensemble des véhicules thermiques à l’horizon 2030.

Une mesure d’urgence sanitaire approuvée par une très large majorité des habitants

La pollution de l’air est un enjeu de santé publique puisqu’elle provoque non seulement la mort prématurée de 67 000 personne par an en France selon une récente étude allemande parue dans European Heart Journal (soit bien plus que l’alcool) mais elle est aussi à l’origine de l’aggravation des maladies respiratoires ou cardiovasculaires pour nos concitoyens les plus fragiles, les jeunes enfants ou les personnes âgées « La santé n’attend pas ! Il y’a urgence à agir contre la pollution de l’air et la mise en place d’une Zone à faible émission est une première étape» souligne Nabil Rabhi. Une priorité largement partagée par la population puisque selon un sondage commandé par la MGP, 75% des habitants de la métropole sont favorables à la mise en place de la ZFE.

La nécessité d’une politique d’accompagnement

Si elle améliorera la santé des Montreuillois, l’instauration de la ZFE doit s’appuyer sur des mesures pour accompagner les populations à faibles revenus captives de leur voiture. La mise en place de la ZFE en 2020 devra être progressive et pédagogique avec un travail d’information et de sensibilisation des automobilistes avant la mise en place de la verbalisation à partir du 1er juillet 2022 pour laisser le temps aux conducteurs concernés de s’organiser.

La Métropole et l’État prévoient également des aides financières pour acheter des véhicules plus propre. « Au niveau de Montreuil, j’ai proposé qu’on travaille avec les concessionnaires automobile de la ville et les centres de contrôle technique pour informer et sensibiliser les automobilistes, pour les accompagner dans leur achat d’un véhicule moins polluant» précise Nabil Rabhi qui souhaite que la ville étudie aussi la possibilité de mettre en place un crédit à taux zéro chez les concessionnaires pour encourager l’acquisition de nouveaux véhicules.

La mise en place de la ZFE devrait concerner pour Montreuil entre 840 et 3100 véhicules particuliers soit environ selon les estimations soit moins de 5.5% du parc automobile immaticulé aquel s’ajoute quasiment 2800 véhicules d’entreprise (utilitaires, camions, auticar).

Part non négligeable du parc immatriculé sur notre ville (17 % des Crit’air 5 par exemple), les véhicules d’entreprises peuvent contribuer à améliorer significativement la qualité de l’air «L’élaboration d’une plateforme de logistique offre par exemple l’opportunité d’effectuer le dernier kilomètre de livraison en véhicule propre. Nous pouvons également réfléchir à développer le télétravail et rapprocher les employés de leur lieu de travail» propose l’élu écologiste.

Des alternatives à la voiture individuelle

Toutefois, pour les écologistes, la ZFE ne doit pas se limiter à inciter au remplacement de véhicules polluants par des véhicules moins polluants mais doit entraîner une réduction de la place de la voiture individuelle. Elle doit donc s’accompagner d’une politique ambitieuse de développement des transports collectifs et de la mobilité active. On ne pourra demander des efforts aux automobilistes que s’il existe des alternatives sérieuses à l’utilisation de la voiture individuelle.

A Montreuil le combat des écologistes a notamment permis l’arrivée prochaine de la ligne 11 et du tramway 1 jusqu’aux Ruffins permettant à la majeure partie du territoire d’être couverte par les transports lourds. « Nous ne lâcherons rien non plus sur la prolongation des lignes 1 et 9 du métro qui contribueront à améliorer la desserte de nos quartiers » prévient Catherine Pilon, adjointe aux transports et à la mobilité. En matière de bus les écologistes restent mobilisés pour améliorer l’offre existante (fréquence, régularité) et réclament le remplacement progressif de la flotte de bus par des modèles moins polluants et moins bruyants comme cela se fait sur la ligne 115.

Concernant les modes de déplacement actifs, Montreuil a voté en juin dernier la mise en œuvre de son plan vélo dont l’ambition est de tripler la part modale du vélo pour qu’il atteigne 10 % des déplacements. « Aménagements de bandes et pistes cyclables, développement de l’offre de stationnement, déploiement de nouvelles stations vélib, services aux cyclistes, soutien aux associations, incitation et sensibilisation : nous voulons être à la pointe sur le vélo» confirme Catherine Pilon. C’est dans cette optique que les élu-e-s écologistes ont proposé que soit examinée la mise en place d’une aide de la ville à l’achat de vélos électriques qui ciblerait prioritairement les familles les plus modestes.

Autre levier d’action possible : l’autopartage, notamment l’autopartage en boucle qui cible surtout un usage occasionnel de la voiture. L’ADEME montre ainsi qu’une voiture d’un opérateur d’autopartage en boucle remplace l’équivalent de 7 voitures individuelles. « En réduisant le recours à la voiture individuelle, la mobilité partagée a la vertu de contribuer aussi à réduire le trafic routier et la congestion des villes. C’est une piste très intéressante » conclut l’élue écologiste.