Nouveau Contrat Local de Santé – Intervention de Gilles Robel au CM du 16/10/2019
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Il nous est proposé ce soir d’adopter un nouveau Contrat Local de Santé pour la période 2018-2022. Il s’agit avant tout d’un document de programmation qui doit engager l’ensemble des partenaires qui le signent.

Le groupe Alternative Écologiste à Montreuil EELV souhaite saluer le travail d’évaluation du précédent contrat et de diagnostic des problématiques de santé sur notre territoire, saluer aussi le travail de l’élue à la santé, des services et des associations partenaires qui permet ce soir de proposer 6 axes intéressants qu’il conviendra aux signataires de mettre en œuvre concrètement avec les moyens adéquats. A ce titre, il faudra être particulièrement vigilants sur la traduction budgétaire des objectifs poursuivis pour que les financements soient à la hauteur des besoins.

A Montreuil les inégalités sociales et territoriales de santé restent particulièrement aiguës et le diagnostic du contrat de ville réalisé par l’EPT Est-Ensemble montre particulièrement la corrélation entre les quartiers politique de la ville et des problématiques de santé plus importantes qu’ailleurs. 

Cela doit nous inviter à l’avenir à travailler davantage les questions de santé à l’échelon intercommunal.

En termes d’inégalités, nous regrettons que la fracture entre le haut et le bas Montreuil en termes d’accès aux soins ne fasse que s’accroître. Les professions médicales et paramédicales continueront de se concentrer dans le bas Montreuil sans action plus volontariste. A ce titre une maison médicale de garde dans le haut Montreuil, comme celle ouverte en 2009, permettrait de désengorger les urgences de l’Hôpital et de proposer une offre supplémentaire aux habitants. L’installation de médecins libéraux dans le quartier de la Boissière annoncée en préambule au conseil est une bonne chose, mais ne présente pas les mêmes avantages. 

De nombreuses actions présentes dans le contrat local viennent renforcer des dynamiques existantes, comme par exemple la prévention bucco-dentaire, la lutte contre le saturnisme, ou encore la prévention des violences faites aux femmes.

En revanche sur la question de la santé environnementale, il convient d’aller beaucoup plus loin pour assurer à chacun un environnement sain.

Signer des chartes telle que la charte sur les perturbateurs endocriniens est une bonne chose, lutter concrètement pour les éliminer nécessite de façon urgente de faire un état des lieux sur les produits utilisés dans les infrastructures et les équipements de la ville, en particulier les crèches  et les écoles, afin de mettre en place des plans d’actions ciblés pour réduire massivement l’exposition à ces perturbateurs endocriniens.

Il en va de même pour la qualité de l’air intérieur pour laquelle il faut se doter d’outils tant sur le volet de la sensibilisation que pour la mesure des allergènes et des polluants en association avec les occupants.

Si nous pouvons saluer la mise en place d’un conseil local en santé environnement, il reste à en préciser les contours, les attributions et les moyens dédiés

Enfin, sur toutes les questions de pollutions des sols et elles sont nombreuses à Montreuil en raison du passé industriel de la ville, il convient d’améliorer la prise en compte et l’accompagnement des lanceurs d’alerte et des riverains afin d’améliorer notre connaissance des problématiques et surtout de trouver des solutions à mettre en place. Il faut tirer des leçons de l’exemple de la SNEM et de la pollution des sols dans les Murs à Peches, notamment sur les parcelles EIF où redisons le il est aberrant de vouloir construire des logements. Là encore une prise en compte de ces problèmes à un échelon intercommunal est pertinente, comme l’illustre le cas de l’usine Wipelec implantée à Romainville à la lisière de Montreuil. 

Les intentions et les grands objectifs sont certes pertinents mais il convient que l’ensemble des signataires agissent de manière collective, collégiale, pas de façon cloisonnée comme c’est trop souvent le cas ; et cela en impliquant les 1ers concernés, les habitants.

Il est dommage que ce genre de document, et ce n’est pas le seul, ne prévoie pas les outils concrets et les moyens de chacun des partenaires pour parvenir à des objectifs louables.