Privatisation, pesticides : arrêtons les doubles discours ! – Intervention de Muriel Casalaspro au CM du 16/10/2019
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Les sujets d’indignation et de mobilisation sont plus que jamais nombreux en cette période et les différents vœux proposés ce soir s’en font l’écho .

Nous partageons bien évidemment la mobilisation contre la privatisation d’Aéroport de Paris.

Avec avec plus de 100 millions de voyageurs chaque année la plateforme aéroportuaire parisienne constitue la principale porte d’entrée de la France et de l’Île-de-France et concentre des enjeux économiques, environnementaux, sécuritaires et d’aménagement de premier ordre pour notre région. Le maintien d’une maîtrise publique nous semble donc absolument primordial.

Tout d’abord parce que la maîtrise publique est indispensable à un développement cohérent des activités aéroportuaires.

Ensuite parce que sur la question de l’urgence climatique, la décroissance du trafic aérien est un véritable enjeu de la transition écologique. Dans cette configuration, seule la maîtrise publique d’équipements stratégiques comme ADP peut prendre en compte des enjeux environnementaux face à la seule logique de rentabilité. Confier le pilotage de la transition à l’actionnaire privé dont l’intérêt financier est forcément dans l’augmentation de la courbe du trafic aérien serait tout simplement irresponsable. 

A l’heure où des mouvements comme Extinction Rébellion bloquent des aéroports pour interpeller les décideurs publics sur la nécessité de baisser à court-terme le trafic aérien, à l’heure où la mobilisation contre le projet Europa City s’amplifie, sacrifier par la privatisation la protection de l’environnement au profit de la croissance économique recherchée par l’actionnariat semble totalement à contre sens de l’histoire. 

Enfin la remise en cause de la participation majoritaire de capitaux publics dans le groupe d’ADP soulève de nombreuses inquiétudes avec des conséquences pour l’emploi et l’externalisation d’un certain nombre d’activités. 

Cette privatisation s’appuie pour nous sur des arguments économiques de court-terme stériles. Et cela d’autant plus que les expériences de privatisation d’infrastructures de transports, comme celles des autoroutes, ont été largement préjudiciables aux contribuables comme à leurs usagers. 

Voilà pourquoi nous sommes pour le soutien de la ville contre la privatisation d’ADP. Toutefois, nous devons rester cohérent dans affichage de nos positions sur des sujets externes à la ville et les choix politiques  à total contre-courant que nous pouvons faire à l’intérieur de la ville. 

Il est tout à fait paradoxal que notre municipalité mène ce combat contre la privatisation d’ADP alors même que dans le même temps, la ville brade son patrimoine. Nous parlons évidemment de la privatisation du centre Arthur Ash au profit du Five faite dans la précipitation aujourd’hui après avoir pourtant constaté dans le passé les nombreux manques d’une délégation de la gestion du complexe au privé.

Drôle de paradoxe certes, mais nous ne sommes pas un seul paradoxe à Montreuil. Nous avions souligné lors du dernier conseil municipal les contradictions portées par le fait de signer une déclaration d’urgence climatique et la réalité d’orientations municipales contradictoires comme le goudronnage des pieds d’arbre, l’urbanisation d’une partie des MAP ou la promotion et les avantages fiscaux pour de grandes entreprises climaticides dans le cadre du fonds de dotation. 

Ce soir si nous saluons le soutien de Montreuil au Maire de Langouët, Daniel Cueff, traduit en justice pour avoir pris un arrêté anti-pesticides et l’adoption suite à la demande de notre groupe d’un arrêté semblable dans notre ville, nous sommes particulièrement inquiets que des pesticides aient pu continuer à être utilisés dans le cimetière mais aussi sur les terrains sportifs en opposition avec les orientations prises par l’équipe de Dominique Voynet en 2009 mais surtout en opposition totale avec la loi qui interdit tout usage de pesticides par les collectivités y compris dans les cimetières depuis le 1er janvier 2017. Une triste réalité que les élus écologistes dénoncent vivement et qui vient contrebalancer l’adoption de l’arrêté anti-pesticides qui aurait du nous réjouir. Nous comptons sur vous Mr Le Maire et les adjoints concernés pour nous mettre en totale conformité avec la loi.