Villes et Territoires « sans perturbateurs endocriniens » : intervention de Nabil Rabhi – CM du 26/06/19
Partager

Approuvé par le Conseil régional le 20 mars 2019, la charte Villes et Territoires « sans perturbateurs endocriniens » qui nous est présentée ce soir s’inscrit dans une prise de conscience de cette problématique sanitaire longtemps ignorée par les pouvoirs publics.

Si la proposition d’un tel texte portée par la droite régionale peut faire sourire tant on connaît les actions absolument contradictoires mise en place par notre présidente de région Valérie Pécresse que se soit la suppression les dispositifs d’éducation à l’environnement ou la suppression des modules de formation sur les perturbateurs endocriniens dans les métiers de santé, il n’en reste pas moins que l’adoption d’une telle charte est un premier pas fort attendu.

Après de nombreuses années de déni, les groupes politiques qui ont tant lutté et luttent encore, contre la fin de l’utilisation des produits chimiques dans l’industrie et l’agriculture ont été enfin entendus et le groupe Alternative Écologiste à Montreuil se félicite de pouvoir signer une telle charte.

Agir sur les perturbateurs endocriniens est une urgence absolue pour protéger la santé et la biodiversité. Ces substances chimiques qui perturbent notre système hormonal sont aujourd’hui partout dans notre quotidien. Nous resterons vigilants à ce que son adoption se traduise dans des politiques municipales volontariste sur la lutte contre les perturbateurs endocriniens.

Il nous faut aller plus loin que le plan d’action associé à la charte qui reste très timides sur les mesures à mettre en place et qui a comme principale défaut de s’inscrire dans le long terme et non dans l’impératif d’agir à court-terme pour éliminer les perturbateurs endocriniens. Nous avons pris suffisamment de retard, le temps presse et nous sommes tous exposés.

Alors que de nombreuses incertitudes demeurent sur la nocivité des terrains synthétiques – le rapport de l’ANSES de septembre 2018 évoque des risques pour la santé (irritations respiratoires et cutanées, perturbateurs endocriniens, etc.) et pour l’environnement (pollution des eaux, îlots de chaleurs, etc.), tout en relevant la nécessité d’approfondir les recherches et d’élargir l’étude à tous les polluants contenus dans ces terrains – nous proposons de suivre l’exemple de la région Île-de-France qui sous pression des élus écologistes a instauré un moratoire adopté en décembre 2017 prolongé en septembre 2018 et d’investir dès à présent dans des terrains moins polluants comme les terrains en bambous ou en fibres naturelles.

A Montreuil, nous ne pouvons nous contenter de la proposition de reteindre l’usage des produits phytosanitaires et biocides contenant des perturbateurs endocriniens et des substances classifiées comme cancérigènes. Il nous faut clairement nous inscrire dans la démarche zerophyto en accélérant la gestion différenciée de nos espaces verts et en poursuivant  l’abandon de produits phytosanitaires initiées par la précédente majorité sur l’ensemble du territoire.

De manière plus globale, il est impératif de faire un état des lieux sur les produits utilisés dans les infrastructures/équipement de la ville, en particulier les crèches et les écoles afin de mettre en place des plans d’actions ciblés pour réduire massivement l’exposition aux perturbateurs endocriniens. Il s’agit d’un réel défi et Montreuil, doit le relever.