Gestion publique de l’eau: une victoire oui, mais…
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Le 20 octobre dernier, les présidents de 3 établissements publics territoriaux (ex communautés d’agglomérations) d’Ile-de-France, Est Ensemble, Plaine Commune et Grand Orly Seine Bièvre, regroupant 1,5 millions d’habitants, ont annoncé qu’ils ne réadhéreraient pas au SEDIF d’ici la fin de l’année, mais signerait une convention de 2 ans avec le syndicat qui délègue depuis des décennies la gestion de notre eau à Véolia.

Il s’agit indiscutablement d’une victoire, après une première tentative manquée en 2010. Une réadhésion aurait tué dans l’œuf toute velléité de passage à une gestion publique, pour cesser enfin de considérer ce bien commun qu’est l’eau comme une simple marchandise.

Cette victoire nous la devons à la mobilisation d’organisations comme la Fondation France-Libertés ou la Coordination Eau Ile-de-France, mais aussi à la mobilisation des citoyennes et citoyens dans différents collectifs et organisations politiques. Citons par exemple le collectif Eau Publique Montreuil récemment créé. Qu’ils soient ici remerciés. Et le groupe Montreuil Ecologistes et Citoyen-nes EELV EPM est fier d’avoir également participé à ce combat, au Conseil Municipal, à Est Ensemble mais aussi sur le terrain auprès des habitants.

Cependant nous ne sommes même pas au milieu du gué! Les vœux qui ont été adoptés par certains conseils municipaux, notamment à Montreuil, sont parfois ambigus. Certains partis politiques, toutes tendances confondues, restent extrêmement frileux sur la question. Alors que Benoit Hamon s’est prononcé clairement pour la gestion publique de l’eau pendant la campagne des Présidentielles, les Hamonistes localement n’ont pas partout mis leurs actes en accord avec les discours, et se sont même abstenus lors du vote du vœu en Conseil municipal.La crainte d’un passage de la compétence eau à la Métropole du Grand Paris, donc dans une organisation encore plus grande et opaque que le SEDIF, a même été brandie par certains élus pour justifier qu’on ne change rien au système actuel!

Il faut donc éviter que cette non-réadhésion ne soit qu’une manœuvre pour faire retomber la pression et au final, reculer pour mieux sauter. Ce ne sont pas deux années mais près de 5 années qui nous séparent de la fin du contrat actuel avec Véolia. Elles doivent être mises à profit pour approfondir les études existantes et organiser des véritables concertations associant l’ensemble de la population à cette question qui possède des implications sociales, politiques, environnementales – écologiques en bref – de première importance et nous concerne toutes et tous.

Claire Compain

Gilles Robel

Bassirou Barry