Votation citoyenne à Montreuil : oui à la création d’une régie publique de l’eau !
Partager

Alors que la gestion de l’eau mobilise depuis dix ans « une vague citoyenne » sur le territoire d’Est Ensemble, la ville de Montreuil organise une votation citoyenne en faveur d’une Régie publique de l’eau du 20 au 29 juin prochain. Les élu-e-s du groupes Alternative Écologiste à Montreuil – EELV plaident depuis le début pour la gestion publique de l’eau. Ils sont à l’origine de cette démarche de consultation et invitent les habitant-e-s à voter massivement pour la création de cette régie publique de l’eau.

En cohérence avec l’adoption d’un vœu en faveur d’une gestion publique de l’eau voté le 27 septembre 2017 et suite à son adhésion à la Coordination Eau Ile-de-France le 3 octobre 2018, la ville de Montreuil lancera une votation citoyenne sur la création d’une régie publique à partir du 20 juin. Cette consultation intervient alors que les deux années de réflexion que s’était donné Est-Ensemble pour prendre une décision sont bien entamée et la fenêtre de sortie du SEDIF se rapproche (la convention provisoire avec le SEDIF se prolongeant jusqu’au 30 juin 2020). Pour Gilles Robel co-président du groupe qui est intervenu souvent à Est Ensemble sur cette question au nom du groupe Ecologie et Citoyenneté : « Cette consultation des citoyen-ne-s, mainte fois réclamée est absolument essentielle aux regards des impacts directs de la gestion de l’eau sur les usagers tant par le tarif appliqué que par la relation avec le distributeur. Rappelons qu’en ce qui concerne la gestion privée de l’eau sur notre territoire, VEOLIA a été condamnée 9 fois pour des coupures d’eau ou des réductions de débit et que l’UFC que choisir ? a mis en lumière une politique de surfacturation délibérée de l’eau. C’est un enjeu environnemental, démocratique et social.»

Cette question est en débat depuis la constitution de la communauté d’agglomération Est Ensemble. De nombreuses études ont été réalisées et divers scénarios ont été élaborés montrant que ce passage est possible. Il manquait avant tout la volonté politique, et les usagers dans leur ensemble, en exprimant un choix clair, vont pouvoir donner un mandat à leurs élu-e-s en amont des élections municipales de 2020. Quatre villes d’Est Ensemble organisent une votation : Montreuil, Bagnolet, Les Lilas et Bondy, mais les modalités de vote et les questions posées varient.

Les élu-es du groupe Alternative Écologiste à Montreuil regrettent que ce ne soit pas Est Ensemble qui organise cette consultation puisque c’est elle qui détient cette compétence, et regrettent le temps perdu sur cette question, ce qui nous contraint à organiser une consultation dans des délais très courts en raison de la proximité des prochaines échéances électorales. D’autres formes de consultation adoptées dans d’autres collectivités auraient également permis d’assurer une participation très large.

 


La votation sur l’eau comment ça marche ?

🗳

Quand voter ?

du 21 au 29 juin 2019. Le dépouillement s’effectuera le 30 juin à 17h en Mairie.

Où voter ?

vote numérique sur le site de la Ville, 

dans plusieurs points répartis sur la ville : Mairie, antennes de quartiers, centres sociaux, CMS, Bourse du travail, Centre administratif Opale, Maison des associations…

Lors de la fête de la ville, le 22 juin, sur un stand dédié

Qui peut voter ?

Le corps électoral comprend tous les habitants de Montreuil de plus de 16 ans (droit de vote pour les étrangers).

En savoir plus :

Réunion publique est organisée le 20 juin à 19h (salle des fêtes de l’Hôtel de Ville)

Réunion publique sur la gestion de l’eau


Pourquoi la création d’une régie publique de l’eau ?

💧

Quand l’eau de Paris coûte 25 % de moins qu’à Est Ensemble

25 %, c’est la différence de prix entre l’eau à Paris et celle de notre territoire. Cette différence s’explique en grande partie par le choix fait par Paris de remunicipaliser son approvisionnement. Une opération qui s’est avérée très vertueuse avec des économies de l’ordre de 35 millions d’euros réalisées dès la première année.

Il faut dire que la gestion privée de l’eau de la ville de Paris, comme celle de nombreuses collectivités, avait été pointée du doigt pour son opacité financière et les surcoûts qu’elle engendrait. Un audit commandé par la ville de Paris à la Chambre régionale des comptes montre que le prix de l’eau était surévalué entre 25 à 30%.

Ceux qui sont opposés au passage à la gestion publique mettent en avant que cela nécessitera des investissements importants, environ 50 millions d’euros selon le scénario intermédiaire. Mais nous savons que nous aurons le soutien de la banque des territoires et ces investissements s’amortissent sur une durée très longue de 40 ans. Cela revient à une dépense d’environ 6 centimes par m3 ce qui est tout à fait abordable.

Le retour à la gestion publique de l’eau, une tendance qui s’amplifie en France  

En France, la tendance de retour à la gestion publique de l’eau s’amplifie avec plus d’une cinquantaine de villes de toutes couleurs politiques, de Paris à Grenoble, de Rennes à Nice, qui ont repris en main directement leur gestion de l’eau. Ainsi de plus en plus de décideurs politiques optent pour ce mode de gestion après avoir été confrontés à de nombreux problèmes liés à la gestion privée par le biais de délégations de service public (sous-investissement dans les infrastructures, augmentation exponentielle des factures d’eau, opacité financière, réductions d’effectifs et faible qualité du service…).

Plus généralement l’ensemble des expériences de retour en régie publique de l’eau montre que cette dernière permet des économies budgétaires, une augmentation des investissements dans les réseaux d’eau, ainsi que d’un degré plus élevé de transparence.

La question du surcoût de la gestion privée de l’eau se pose bien évidemment sur notre territoire quand on voit que Veolia fait payer des dépassements de 13 Millions d’€ sur le contrat prévu, que les frais de siège seuls se monte à 7 millions… Alors pourquoi ne pas basculer vers une gestion publique de notre eau ?

Une amélioration de la qualité de l’eau grâce aux investissements dans les infrastructures

Le retour en régie publique permet également aux collectivités d’atteindre des objectifs environnementaux et climatiques. À Paris par exemple, la municipalité a mis en œuvre une politique de l’eau qui prend en compte des enjeux de préservation de la ressource en eau avec des partenariats avec les agriculteurs notamment dans les zones de captage pour éviter l’usage de produits phytosanitaires, protéger la qualité de l’eau à la source et valoriser son réseau d’eau non potable. Il est primordial d’inverser le système et de s’attacher à prévenir toutes les pollutions plutôt que de lutter ensuite à grand renfort de moyens, de grandes usines et techniques que nous vendent les entreprises privées du secteur pour dépolluer l’eau qu’on n’a pas su protéger.

La question de l’amélioration de la qualité de l’eau est aussi primordiale à Est-Ensemble où notre eau est décantée avec des sels d’aluminium, fortement soupçonnés d’être une des causes de la maladie d’Alzheimer alors que l’eau de Paris est décantée avec du chlorure de fer, inoffensif. Notre eau provient à 100% des eaux de surface, en particulier la Marne, qui fait partie des rivières les plus polluées d’Île-de-France. L’eau de Paris est à plus de 50% produite à partir d’eaux souterraines, moins polluées. Là encore le maintien de la gestion privée pose question.

Les fuites d’eau sous la voirie se sont multipliées ces dernières années sur territoire, Veolia préfère réparer la casse plutôt qu’entretenir et renouveler le réseau. L’eau est un bien commun que nous devons en préserve. Sortir d’une logique marchande et choisir l’intérêt général, c’est tout l’enjeu d’une gestion publique de l’eau.

Une gestion plus transparente et plus démocratique

Le secteur de l’eau dans son ensemble, à la fois pour la distribution de l’eau potable et pour l’assainissement, génère des marchés et des flux financiers très élevés pour les quelques grands groupes du secteur. On l’a vu récemment encore, avec la mise en cause de la gestion du SIAAP, syndicat responsable de l’assainissement de l’eau en Île-de-France, le secteur de l’eau est très souvent sujet à des scandales financiers. Au vu de ces enjeux, il est essentiel de garantir une gestion transparente, qui permette un contrôle véritable de la gestion et des opérateurs. Les élu-es doivent reprendre le contrôle de ce bien commun vital. Les usagers-citoyen-nes doivent associé-es à sa gestion à tous les niveaux, jusqu’au conseil d’administration de la future régie.

Une meilleure représentation des usagers permettra une amélioration du service destiné à ces usagers. Là encore les parisiens ont pu le constater puisque Eau de Paris est récompensée depuis plusieurs années par le prix du « meilleur service clients » pour la distribution de l’eau.

Gestion publique de l’eau : il est temps de consulter les habitant-e-s!

Gestion de l’eau : les élu-e-s mobilisés avec les gilets bleus contre l’exclusion d’Est Ensemble par le Sedif

Gestion de l’eau : big is not beautiful!

Est Ensemble vote contre la réadhésion de la ville de Noisy-le-Sec au SEDIF

Passage à la gestion publique de l’eau : pour une volonté claire et des démarches transparentes

Pour une gestion publique de l’eau d’Est-Ensemble : mobilisons nous !